STREET FAÇADE SOCIETY? LES RESEAUX SOCIAUX A POMPEI AU FILTRE DE LA PROPAGANDE POLITIQUE

Nicolas Monteix

Abstract


Avec son ouvrage Street corner society, désormais considéré comme un classique,
William Foot Whyte est devenu l’un des pionniers de l’observation participative en sociologie1.
Pendant plusieurs années, il a vécu dans un quartier pauvre de Boston peuplé
d’Italiens immigrés pour y observer et y comprendre les rapports sociaux entre certains
groupes du quartier, parfois en interaction avec des individus ou des groupes extérieurs.
En particulier, il consacre un chapitre sur la façon dont les campagnes électorales étaient
menées, les candidats s’appuyant de diverses manières sur des relais locaux formant une
pyramide informelle pour démultiplier les suffrages2. Observant les groupes sociaux,
Whyte a exposé un fonctionnement politique fondé sur ce qu’il conviendrait d’appeler,
vu depuis l’Europe de l’Ouest du début du xxie s., la brigue. La lecture des pages qui y
sont consacrées génère immédiatement un écho à quiconque a pu se pencher sur les nombreuses
inscriptions électorales peintes sur les façades des maisons pompéiennes. Cependant,
il ne saurait être question de transposer de manière indiscriminée cette hypothèse
qui fonderait les campagnes électorales pompéiennes sur des procédés même simplement
similaires de conquête active de l’électorat. Un point d’achoppement subsiste toutefois:
il est impossible, en l’état actuel de l’historiographie sur ces inscriptions, de postuler ex
abrupto que les candidats auraient multiplié les stratégies pour amener les citoyens à voter
pour eux. De même, outre la nature différente des sources à notre disposition, il serait délicat
de suivre le parcours de Whyte: tout au mieux pourrait-on, à terme, espérer explorer le
fonctionnement social de Pompéi dans le troisième quart du ier s. de notre ère.


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